samedi 16 juillet 2011

arrêter de caresser les scorpions, commencer à s'en amuser

Je crois que c'est Meg Ryan qui disait : "Le système nous veut triste, il nous faut être joyeux pour lui résister."
Parfois, j'ai tendance à la tristesse, mais toujours avec ce sentiment qu'être triste c'est obéir. C'est réagir trop directement aux impulsions d'un monde hostile.
La vie c'est la guerre et le monde est une tentative de meurtre. Voilà les données. A partir de là se construire une vie. Longtemps la présence des êtres maléfiques m'a gâché des heures. Hommes et femmes de pouvoir, manipulateurs, avides. Mais j'étais idiot dans mon malheur : je leur reprochais leur propre nature. J'avais tort de me sentir blessé et trahis par eux. Comme un enfant qui voudrait caresser un scorpion et se ferait piquer. C'est la nature du scorpion que de piquer. Il n'y a pas de reproches à lui faire. Il est aberrant de demander à ce que le scorpion change pour perdre son poison. Il est comme ça. C'est la même chose en société : les scorpions sont nombreux, et ils règnent. Tant pis pour eux. Laissons-les régner. Si nous les côtoyons, n'espérons pas qu'ils changeront de nature. Restons à distance, observons-les, jouons en nous protégeant. Il n'y a pas de rapport humain possible entre hommes des différentes espèces. Nos rapports ne sont que de la comédie, alors soyons complètement comédiens. C'est le sourire qui doit être sur nos lèvres quand nous croisons quelque scorpion humain, occupé à défendre son territoire, agressif et bête. Amusons-nous de lui.

Résultats d'analyses médicales. Tout va bien. Le ciel est plus bleu. La médecine, son but ce n'est pas de nous soigner, non ce n'est pas là qu'est son miracle, mais de nous dire que nous ne sommes pas malades. Elle confirme que tout va bien dans nos organes, alors que parfois nous en doutons. Nous avons à notre disposition des laboratoires et des centres de radiologie pour voir ce rien qui se passe en nous, cette normalité, cette absence de maladie. Il faut le voir précisément, régulièrement. Puis, un jour, on ne tombe pas malade, non, mais on résout cette présence du corps malade du monde dans notre corps. On se guérit, pas de la maladie, mais d'une sensibilité mal placée, comme offerte à l'adversité. Par la ruse, d'abord avec soi-même. L'intelligence de vivre.

Nous avons fêté ça hier avec Erin : fromages, surtout, sucreries aussi.
Déjeuner avec une vieille amie aujourd'hui. Adepte de la manière forte, experte en combats de rue. Elle a toujours cette cicatrice en forme d'aigle sur le poignet, vestige du jour où elle a défoncé la mâchoire d'un homme qui lui manquait de respect. Elle porte un couteau a sa ceinture. Mais elle n'a jamais eu besoin de s'en servir.

L'été ça ne veut rien dire, non ? Les infos, le reste... on s'en fout. C'est de la bête distraction. De la fumée que l'on désigne comme ayant du sens. Ben Laden et DSK on s'en fout. Ils ne masquent qu'une chose, la guerre des riches contres les pauvres.
Je veux m'asseoir dans le jardin. Discuter avec des amis, lire, être là, avec Erin. C'est ça la politique.




2 commentaires:

  1. Oh, un post qui commence par une citation de Meg Ryan! Trop fort ce Pit.
    Toxic

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